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Ils ont la parole
Témoignages

Yann

Personne accompagnée

La musique salvatrice

Artiste musicien, Yann, résident de la Résidence Accueil de la Faisanderie à Fontainebleau, nous a accordé une interview suite à l’enregistrement du titre qu’il a écrit pour la Fondation. Un parcours de vie émouvant où la musique tient une place prépondérante.

 

La musique fait partie intégrante de votre vie, comment et quand vous est venue cette passion ?

J’ai commencé à l’âge de 15/16 ans, quand ma mère m’a offert une guitare. À ce moment, j’étais encore jeune, j’avais essayé l’orgue électronique mais j’avais beaucoup de mal avec l’écriture et la lecture de la musique. Ce qui était bien avec la guitare c’est que je pouvais l’emmener un peu partout avec moi et me débrouiller tout seul. Elle a fait des allers-retours dans ma vie : au début j’en jouais  ans jouer, en apprenant un peu à droite et à gauche et puis un jour j’ai eu l’envie d’écrire. Alors, j’ai fait des formations musicales en pointillé, notamment 6 mois à Paris dans une école de musique où j’ai appris un peu à chanter, à utiliser ma voix de manière plus simple et c’est là aussi où j’ai beaucoup  développé l’écriture parce que j’avais du temps, mais aussi des gens autour de moi pour m’aider à le  faire. J’ai maintenant une dizaine de chansons en ligne sous mon nom.

 

Comment avez-vous connu la Fondation et qu’est-ce que son soutien vous a apporté ?

À l’époque, j’étais en errance complète, j’étais le long des routes avec ma guitare, je dormais où je  pouvais et c’est une assistante sociale de l’hôpital qui m’a dit de prendre rendez-vous pour rencontrer le GEM de Fontainebleau. Quand j’y suis allé, j’ai tout de suite accroché avec l’animateur, grâce à son regard, sa douceur, mais aussi ses idées et son explication plus humaine de la maladie. Au GEM,  respect, écoute et liberté d’entreprendre des activités sont les mots d’ordre. On a une écoute et une entraide de l’animateur mais aussi des personnes du groupe : les collègues. C’est cela qui permet de se reconnaître dans l’autre, de se reconstruire et d’avancer.

 

J’ai alors pu continuer ma passion et rencontrer ceux qui m’ont permis d’avoir mon logement et d’avoir une vie sereine puisque je travaille actuellement, je suis chauffeur scolaire. Pour moi la Fondation, c’est une deuxième chance. Aujourd’hui, toute ma situation se remet dans le droit chemin avec un travail, un logement. Je joue de moins en moins de musique, j’ai de moins en moins besoin d’extérioriser.

 

En quoi la musique a été salvatrice pour vous ?

C’est devenu un outil de survie : elle m’a permis de relever la tête, de me dire que j’avais quelque chose qui m’appartenait malgré tout ce que la maladie me prenait. J’ai exprimé beaucoup de tristesse,

beaucoup de douleurs mais aussi des joies, c’était mon moyen d’expression. Avec cette guitare, j’ai traversé beaucoup d’épreuves mais j’ai aussi pu me réconforter quand j’étais au plus mal. Elle m’accompagnait dans mes voyages. Je pense que si je n’avais pas eu une guitare dans les mains, je ne serais peut être plus là aujourd’hui.

 

Vous avez écrit une chanson pour la Fondation, en quelques mots pouvez-vous nous dire ce qu’elle raconte ?

C’est un témoignage, mon témoignage. Dans cette chanson, j’explique la chute puis le fait de se relever grâce à plusieurs personnes. C’était surtout pour dire merci à tous ces « Amis de l’Atelier ». Sous le signe de l’Amitié on fait des choses, on sauve des vies. Moi, ça m’a sauvé la vie.

 

Qu’avez-vous ressenti lors de l’enregistrement de ce titre ?

C’était un bel après-midi ensoleillé, j’avais mis mon chapeau de paille et c’était dans une petite maison. C’était un endroit de confiance et serein. En réécoutant la chanson, je trouve qu’on y retrouve cette ambiance et la joie du moment.

 

Quel message voudriez-vous faire passer aux personnes qui pourraient être dans votre situation avant de rencontrer la Fondation ?

Un mot : la confiance. Il faut avoir confiance en l’humain pour s’en sortir. Quand on est tombé au plus bas et qu’on a l’impression que tout s’écroule autour de nous, il y a un moment où il faut se reconnaître dans des regards, dans des mains tendues. Même si c’est dur d’avoir un traitement,  d’accepter d’être malade, on ne s’en sort que grâce aux gens qui sont autour de nous.

 

 

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