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En couple depuis plusieurs années, ayant pour projet de se pacser, Annie et François, tous deux résidents du FAM Silvae, ont émis le souhait de partir au Canada et sur la côte Est des États-Unis pour le « voyage de leur vie » ! Cela signifiait partir pendant 13 jours, avec un groupe de vacanciers non porteurs de handicap, à 6 000 km du FAM et avec 6h de décalage horaire. Ce voyage représentait un grand défi pour le couple et leurs familles, mais aussi pour les professionnels qui ont dû travailler avec eux sur leurs craintes et se montrer créatifs afin de les préparer aux mieux à cette fantastique aventure.

Les coordinateurs d’appartements, Arnaud et Kelly, ont été les piliers de cette préparation. Pour cela, ils ont accompagné les deux voyageurs en évaluant les ressources et les limites de chacun mais aussi du couple au regard de ce projet. Il a fallu ensuite trouver des solutions à chaque obstacle qui s’est présenté, en leur permettant de monter en compétences ou en trouvant des solutions de compensations. Deux stages en studio d’autonomie, un travail de remédiation cognitive en ergothérapie, des rendez-vous individuels ou en couple avec les psychologues, les coordinateurs d’appartements et la chef de service, le soutien des accompagnants des appartements, des temps d’échanges en réunion du matin (point info) ont permis à Annie et François mais aussi aux professionnels, de verbaliser leur enthousiasme et leurs peurs, de faire des expériences riches d’apprentissages et d’aller explorer des voies d’accompagnement nouvelles.

Après cette longue préparation, Annie et François ont vu leur rêve se concrétiser et se sont envolés courant juillet pour le continent américain. De retour de leur voyage, ils partagent quelques souvenirs et expériences. Le plus beau souvenir d’Annie est la visite de New-York et les chutes du Niagara. Pour François aussi. Il a d’ailleurs été impressionné par les écrans géants de Times Square ou encore par la vitesse de l’eau dans les chutes dont le bruit lui a fait penser à des Formules 1 fonçant dans le vide. Tous les deux ont beaucoup appris l’un de l’autre lors de ce voyage qui restera gravé dans leur mémoire ! Ils sont fiers d’être aller aussi loin et d’avoir bravé la barrière de la langue. « Nous avons beaucoup rêvé de voyage. Et notre rêve a été réalisé ! Il n’y a rien de plus beau ! ».
 

Annie et François témoignent…

…à une semaine du départ….

Pourquoi le Canada ?

Annie : « Ma mère est allée au Canada et elle m’a donné envie d’y aller. »

François : « Je connais la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et Monaco. Je ne suis jamais allé dans un pays francophone hors Europe. C’est pour cela que je veux aller au Canada. » 

Comment vous sentez-vous juste avant le départ ?

Annie : « Je suis contente d’y aller, de découvrir l’Etat du Québec et les Etats- Unis. »

François : « Impatient d’aller au Canada et en même temps, un peu de stress car c’est l’inconnu. Les québécois sont très gentils il parait... À condition de ne pas imiter leur accent ! »
 

Que redoutez-vous le plus lors de ce voyage ?

Annie : « Le coût du voyage, des repas là-bas. J’ai peur de ne pas avoir assez d’argent pour acheter des souvenirs. Et puis, ça va être compliqué de calculer le pourboire. »

François : « La fatigue parce que je ne sais pas comment je vais arriver à tenir. Je n’ai jamais dormi dans un car… »
 

Qu’espérez-vous le plus de ce voyage ?

Annie : « Que cela se passe bien, que nous soyons contents du voyage, et que l’on puisse voir de belles choses. »

François : « La bonne entente avec Annie. Se rendre compte que nous sommes fait l’un pour l’autre. »
 

…à leur retour….

Quel est votre plus beau souvenir de ce voyage ?

Annie : « New York et les chutes du Niagara. New York est une grande ville, très différente des grandes villes françaises et il y a beaucoup de monde de partout. »

François : « New York bien sûr à cause des écrans géants dans Times Square. Les chutes du Niagara aussi :  la vitesse de l’eau dans les chutes fait penser à des formule 1 qui se jetteraient dans le vide. »
 

Qu’est ce qui vous a le plus impressionné ?

Annie : « Les chutes du Niagara ! Je n’avais jamais vu quelque chose comme cela ! L’eau gicle sur le bâteau. Ça fait peur et en plus, on est mouillés ! »

François : « L’accent québécois. Comme ils parlent français, je me suis demandé pourquoi ils parlent comme cela, avec cet accent très marqué. On a l’impression qu’ils parlent comme cela pour impressionner les touristes. Mais en fait non, c’est leur culture. »
 

Comment cela s’est-il passé avec le groupe ?

Annie : « Ça a été mais ils n’aimaient pas lorsque nous téléphonions dans le car. Certains étaient gentils et d’autres pas. Nous leur avons dit tout de suite que nous étions en situation de handicap, le groupe nous a bien accepté et n’a pas fait de différence. »

François : « Le groupe était gentil, tranquille. Les gens ne cherchaient pas d’histoire. Ils nous aidaient parfois : pour nous prendre en photo ou nous donner du doliprane par exemple. »
 

Le pire moment ?

François et Annie : « C’est lorsque la guide nous a demandé « pourquoi nous n’étions pas dans un groupe d’handicapés ? ». À croire que c’est interdit, pour nous, d’être en vacances avec un groupe de gens pas handicapés. En plus, la guide n’arrêtait pas de dire qu’il fallait être très tolérant dans la vie. »
 

Qu’avez-vous appris lors de ce voyage sur votre couple ?

François : « Nous avons appris que nous pouvions nous entendre malgré les contraintes liées au voyage : être dans un autre pays, loin de la France, avec des personnes inconnues, et la barrière de la langue. »

Annie : « Notre couple s’est renforcé. On se dispute moins. »
 

Qu’avez-vous appris lors de ce voyage sur vous-même ?  

François : « Que j’ai été capable d’aller aussi loin ! Ça me fait quelque chose d’y repenser. »

Annie : « Que même si je suis handicapée, je suis capable de voyager.  D’ailleurs, à la fin du voyage, la guide a dit que nous nous étions bien tenus, que ça avait été. »
 

Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes qui souhaiteraient faire un grand voyage comme vous ?

François : « Si on n’a jamais pris l’avion, commencer par partir pas trop loin, en Europe par exemple. Sur place, être tranquille, ne pas s’en faire trop, gérer les choses au fur et à mesure. Partir avec de l’argent. Faire des économies car cela coûte cher. »

François et Annie sont unanimes : « Si c’était à refaire, on le referait sans hésitation ! Nous partirions tous les deux pour le même voyage. Voyager permet de s’intéresser au monde dans lequel on vit. Nous avons beaucoup rêvé de ce voyage. Et notre rêve a été réalisé ! Il n’y a rien de plus beau ! »