Ils ont la parole
Témoignages

Rencontre avec Samba Camara, travailleur à l’ESAT Mosaïc Services, accompagné par le SAVS Du Côté de Chez Soi, passionné et talentueux joueur de cécifoot et de goalball. Toujours prêt à foncer et plein d’enthousiasme, Samba s’est particulièrement investi pour devenir un sportif de haut niveau.

 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que vos passions ?

Je suis Samba Camara, j’ai 31 ans. Je pratique deux sports : le goalball et le cécifoot. J’ai fait partie pendant deux ans de l’équipe de France de goalball. J’ai encore le statut de sportif de haut niveau aujourd’hui mais je sors d’une blessure. En ce moment, je joue avec l’équipe de Lyon. Cette année, je fais aussi partie du club de cécifoot de Saint-Mandé.

 

Comment avez-vous découvert ces deux sports ?

C’est grâce à des amis. À l’époque, je pratiquais le torball et je faisais aussi un peu de football mais sans cadre. Des camarades qui jouaient déjà au cécifoot m’ont proposé d’essayer. Je suis allé à un, deux puis trois entraînements et j’ai accroché ! Le goalball est venu un peu après. C’est mon entraîneur de cécifoot qui m’a parlé de ce sport, qui ressemble beaucoup au torball. Puis, en 2017, j’ai su qu’à Nanterre, ils montaient un club, et j’ai fait partie des trois joueurs qui ont porté le projet.

 

Quel est votre rôle dans l’équipe, aussi bien au cécifoot qu’au goalball ?

Au goalball, il n’y a pas vraiment de poste spécifique. Tout le monde attaque et défend. Celui qui a la balle, soit il la passe, soit il tire pour marquer. Au cécifoot, c’est différent : je suis attaquant. Mon rôle, c’est de marquer ou de faire marquer mes coéquipiers.

 

Que vous apportent ces sports ?

Du plaisir et beaucoup de confiance. Je ne pense pas au travail ou à mes problèmes, je suis dans un autre monde et ça me détend. Comme dans tous les sports collectifs, j’aime aussi le partage, l’ambiance.

 

Comment avez-vous réussi à atteindre un si haut niveau ?

Au début ce n’était pas un objectif mais c’est grâce aux entraînements. J’ai aussi eu la confiance des coachs qui m’ont poussé pour réussir. Et ça a payé ! En 2021, après avoir obtenu ma naturalisation et avec l’aide du Président de mon club de Nanterre, j’ai intégré l’équipe de France de goalball.

 

Vous avez intégré l’équipe de France de goalball… racontez-nous cette expérience !

Oui, c’est une bonne expérience de représenter son pays, porter le maillot… Je suis fier d’avoir participé à plusieurs compétitions à l’international : en Espagne, au Portugal, en Lituanie… J’ai beaucoup voyagé pendant deux ans et c’était super de rencontrer de belles équipes et de grands joueurs comme les brésiliens.

 

Vous entraînez aussi ?

Oui, depuis deux ans, je suis entraîneur de torball au club de l’association BienHêtre, à Chilly-Mazarin. J’encadre des jeunes et j’adore ça. Je suis content car je sais que dans 10 ans je vais arrêter le haut niveau donc voir des jeunes qui ont du talent, c’est la relève.

 

Depuis quand connaissez-vous la Fondation des Amis de l’Atelier ?

Depuis 2014, je travaille à l’ESAT Mosaïc Services et je vais aussi au SAVS de Marcoussis. Ils m’ont beaucoup soutenu dans mes sports. Quand j’ai commencé le haut niveau, je leur en ai parlé et ils m’ont aidé avec des aménagements de temps de travail. Ils m’ont permis de partir en déplacement, d’avoir des jours libres pour m’entraîner.

 

Quel message souhaiteriez-vous faire passer à ceux qui vous lisent ?

Le message qu’on passe, c’est que malgré le handicap, on peut faire du sport. Il faut montrer que le handicap ne limite pas les rêves. Il y a des valides qui viennent découvrir le sport, ils sont toujours impressionnés car ils pensent qu’on en n’est pas capables. Ils découvrent que ce n’est pas juste jouer au ballon, c’est aussi beaucoup de logistique, d’investissement. Certains deviennent ensuite guides, arbitres ou même gardiens… et c’est vraiment bien. Mais il faut encore plus de monde pour aider les clubs, installer le matériel, entraîner…

 

[NDLR : Le cécifoot, le torball et le goalball sont des sports collectifs d’opposition destinés aux personnes déficientes visuelles.]